"Il y a aujourd'hui une "internationale des générations" à laquelle appartiennent aussi nos petits-enfants. Ils sont nos voisins dans le temps. Si nous mettons aujourd'hui le feu à notre maison, le feu gagne l'avenir et, avec notre maison, tombent aussi en cendres celles pas encore construites de ceux qui ne sont pas encore nés. Nos ancêtres aussi appartiennent à cette internationale, car avec notre fin ils périront eux aussi, pour la seconde fois et, cette fois-ci, de façon définitive."
Günther Anders, La Menace nucléaire : considérations radicales sur l'âge atomique. 1972

mercredi 29 février 2012

Un mauvais coup pour le plan déchets en Gironde

Depuis plusieurs années le plan déchets en Gironde s'est élaboré patiemment, par les efforts conjugués de l'Etat, du Conseil Général et du Collectif Déchets Girondin constitué de plus de trente associations : il s'agissait, à partir du tri en amont, de la valorisation des déchets en cours de traitement et de la création de centres de proximité sous maîtrise d'ouvrage public pour la phase finale, de traiter la question des déchets sous tous ses aspects, de la production aux déchets ultimes. En outre, le choix d'implanter des centres de stockage de proximité permettait de résoudre le problème des transports, tant en termes de circulation que de coût des carburants.
Ce plan vient de connaître un coup d'arrêt par la décision du Préfet de Gironde qui a signé fin janvier l'autorisation d'extension du centre de stockage de Lapouyade dans le Libournais sur une surface de plus de 70 hectares de forêt. Cette nouvelle capacité va appeler de nouveaux apports de déchets ménagers et industriels venant d'autres départements, ce qui signifie plus de circulation de camions avec la pollution et le gaspillage de pétrole qui l'accompagnent. Tout cela pour le plus grand bénéfice de l'entreprise Veolia qui va voir son chiffre d'affaire augmenter.
Bref, on sacrifie un plan alliant écologie et économie à l'intérêt d'une entreprise privée : cherchez l'erreur !
DJ

mercredi 22 février 2012

Le MES, nouvel outil d'assujettissement des Etats et des citoyens

Hier une majorité de députés français se sont déclarés favorables au Mécanisme Européen de Stabilité (MES), les députés Europe Ecologie-Les Verts (entre autres) ont voté contre.
Le MES, en institutionnalisant les "plans d'aide" aux pays de la zone euro lourdement endettés, ne vise que la stabilité financière. Peu importent les besoins des populations, le chômage, les inégalités sociales, la dégradation de l'environnement, la raréfaction des ressources, aux yeux de ce qu'il est convenu d'appeler la troïka (la Commission européenne, la Banque Centrale Européenne et le Fond Monétaire International). L'Allemagne et à la France obtiennent des pouvoirs surdimensionnés au sein du MES, et c'est la coopération européenne qui subit un sérieux revers.
En conditionnant leur soutien financier à des politiques d'austérité qui interdisent toute dépense publique avant remboursement de la dette aux banques, A. Merkel et N. Sarkozy appliquent mécaniquement  une idéologie néo-libérale qui a historiquement contribué à détruire les économies nationales. 
Roberto Lavagna, ancien ministre de l'économie d'Argentine, est bien placé pour juger ces politiques néo-libérales, lui qui a refusé un prêt du FMI en raison des conditions drastiques qui l'accompagnaient : "en 2002, une des premières choses que nous avons faite a été de redonner à la population ce qu'on lui avait enlevé". Et c'est en misant sur l'investissement, l'éducation et les besoins sociaux, que l'Argentine s'est relevée.
Car on ne soigne pas le mal par le mal : la dette a été creusée par les contributions publiques aux banques privées lors de la crise financière de 2008 mais aussi, en France, par les allègements fiscaux destinés à séduire les plus riches. Selon l'économiste Pierre Larrouturou si l'on annule l'essentiel des baisses d'impôt décidées en France depuis 2000, on retombe à 3% d'endettement du PIB.
Le MES concentre deux échecs : celui des stratégies économiques qui, en prétendant aider la Grèce, ne vont conduire qu'à asphyxier son économie et anéantir son autonomie politique, celui des dirigeants actuels de l'Europe qui se plient aux décisions du couple Merkel-Sarkozy, au mépris des peuples et de leurs besoins réels.
Nous avons besoin d'un véritable "sursaut fédéral" pour reprendre l'expression de Pascal Canfin, eurodéputé écologiste, par exemple en créant un impôt européen sur les bénéfices permettant à l'Europe de bénéficier de ressources propres. 
Le repli national que l'on observe aujourd'hui n'est pas une solution, la solidarité européenne doit jouer à plein, pour construire une Europe des peuples et des régions écologique, sociale et démocratique.
DJ
Lien : déclaration de Paris des partis écologistes européens 

dimanche 19 février 2012

Monsanto dégage !

Hier à Bordeaux, plus de 300 manifestants se sont rassemblés pour dire leur opposition aux Ogm. Parmi eux, des apiculteurs inquiets de ce qui arrive à leurs collègues espagnols : ces derniers ne peuvent plus commercialiser leur miel infecté par le pollen butiné sur des maïs Ogm ; des faucheurs volontaires, des militants associatifs, des paysans, tous opposés à la firme Monsanto (entre autres) qui s'acharne actuellement tant sur les agriculteurs que sur les citoyens désobéissants.
Car c'est une véritable politique impériale que mène la multinationale, colonisant tant les terres que les esprits, imposant ses semences brevetées qui tuent la paysannerie et la biodiversité et pourchassant quiconque ose s'opposer à son pouvoir.
Comme l'a si bien dit Christian Velot, généticien engagé dans la lutte contre les Ogm et le brevetage du vivant, "Monsanto a besoin de nous mais nous n'avons pas besoin de Monsanto !"
DJ.


lundi 13 février 2012

Une première en France !

En 2004 Paul François, un agriculteur charentais, est intoxiqué par un herbicide, le Lasso, commercialisé par Monsanto. Coma, amnésie, graves atteintes au système nerveux, ses symptômes sont reconnus comme maladie professionnelle en 2008.
L'herbicide en cause, interdit au Canada depuis 1985, n'est frappé d'interdiction en France qu'en 2007  !
L'agriculteur porte plainte devant le Tribunal de Grande Instance de Lyon contre Monsanto (dont le siège social français se situe dans le Rhône), ce qui constitue une première dans le domaine du droit de l'environnement, et aujourd'hui, 13 février 2012, le tribunal juge Monsanto responsable de l'intoxication de Paul François en condamnant la firme à une indemnisation à la hauteur du préjudice subi. Car à ce jour, l'agriculteur souffre encore de troubles nerveux et a dû réduire son activité professionnelle.
C'est donc une grande première en France et une grande victoire pour les agriculteurs continuellement exposés aux risques des produits toxiques qu'ils manipulent mais qui malheureusement ont reçu les autorisations de commercialisation idoines.
Gageons que d'autres paysans s'engouffreront dans cette brèche !
Zéro pesticide, zéro Ogm, travaillons à une agriculture paysanne de qualité !

Dominique Jobard