"Il y a aujourd'hui une "internationale des générations" à laquelle appartiennent aussi nos petits-enfants. Ils sont nos voisins dans le temps. Si nous mettons aujourd'hui le feu à notre maison, le feu gagne l'avenir et, avec notre maison, tombent aussi en cendres celles pas encore construites de ceux qui ne sont pas encore nés. Nos ancêtres aussi appartiennent à cette internationale, car avec notre fin ils périront eux aussi, pour la seconde fois et, cette fois-ci, de façon définitive."
Günther Anders, La Menace nucléaire : considérations radicales sur l'âge atomique. 1972

mercredi 22 février 2012

Le MES, nouvel outil d'assujettissement des Etats et des citoyens

Hier une majorité de députés français se sont déclarés favorables au Mécanisme Européen de Stabilité (MES), les députés Europe Ecologie-Les Verts (entre autres) ont voté contre.
Le MES, en institutionnalisant les "plans d'aide" aux pays de la zone euro lourdement endettés, ne vise que la stabilité financière. Peu importent les besoins des populations, le chômage, les inégalités sociales, la dégradation de l'environnement, la raréfaction des ressources, aux yeux de ce qu'il est convenu d'appeler la troïka (la Commission européenne, la Banque Centrale Européenne et le Fond Monétaire International). L'Allemagne et à la France obtiennent des pouvoirs surdimensionnés au sein du MES, et c'est la coopération européenne qui subit un sérieux revers.
En conditionnant leur soutien financier à des politiques d'austérité qui interdisent toute dépense publique avant remboursement de la dette aux banques, A. Merkel et N. Sarkozy appliquent mécaniquement  une idéologie néo-libérale qui a historiquement contribué à détruire les économies nationales. 
Roberto Lavagna, ancien ministre de l'économie d'Argentine, est bien placé pour juger ces politiques néo-libérales, lui qui a refusé un prêt du FMI en raison des conditions drastiques qui l'accompagnaient : "en 2002, une des premières choses que nous avons faite a été de redonner à la population ce qu'on lui avait enlevé". Et c'est en misant sur l'investissement, l'éducation et les besoins sociaux, que l'Argentine s'est relevée.
Car on ne soigne pas le mal par le mal : la dette a été creusée par les contributions publiques aux banques privées lors de la crise financière de 2008 mais aussi, en France, par les allègements fiscaux destinés à séduire les plus riches. Selon l'économiste Pierre Larrouturou si l'on annule l'essentiel des baisses d'impôt décidées en France depuis 2000, on retombe à 3% d'endettement du PIB.
Le MES concentre deux échecs : celui des stratégies économiques qui, en prétendant aider la Grèce, ne vont conduire qu'à asphyxier son économie et anéantir son autonomie politique, celui des dirigeants actuels de l'Europe qui se plient aux décisions du couple Merkel-Sarkozy, au mépris des peuples et de leurs besoins réels.
Nous avons besoin d'un véritable "sursaut fédéral" pour reprendre l'expression de Pascal Canfin, eurodéputé écologiste, par exemple en créant un impôt européen sur les bénéfices permettant à l'Europe de bénéficier de ressources propres. 
Le repli national que l'on observe aujourd'hui n'est pas une solution, la solidarité européenne doit jouer à plein, pour construire une Europe des peuples et des régions écologique, sociale et démocratique.
DJ
Lien : déclaration de Paris des partis écologistes européens 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire